Pour minimiser les déchets, je réalise des créations à partir de chutes de mes productions.
Par souci écologique mais aussi pour proposer une nouvelle vision de nos déchets, je trie tout ce qui peut être utile à une nouvelle création.
Par exemple, quand je coupe 20 bavoirs ou 20 serviettes de change, il me reste toujours des chutes de coton biologique. Alors pour gagner du temps, je les range en dessous de ma table de coupe et dès que j’en ai besoin je les utilise.
Généralement j’utilise mes chutes d’éponge bio pour fabriquer l’insert des couches lavables, ou des demi-lunes pour faire mes Tipipi ou bien encore les inserts des serviettes hygiéniques.
Ce qui me permet de (presque) rien jeter !
Et pourquoi est ce que le prix reste cher quand on réutilise les chutes ?
Réutiliser n’est pas si simple car cela demande du temps et de la minutie d’où le prix en conséquence.
Je réutilise bien évidemment les chutes des autres matières que j’utilise comme le PUL (membrane imperméable utilisée pour les flux sanguins ou bien l’imperméabilité des couches durables) qui sont réutilisées pour coudre les serviettes hygiéniques (côté culotte).
D’ailleurs dans cette création, grâce à mes déchets, je peux concevoir le produit à 100% avec des chutes d’autres grandes créations.
J’économise du tissu et çà, ce n’est pas négligeable quand on sait le prix des matières biologiques
Les matières biologiques ont un coût mais assure un suivi minutieux sur la qualité du tissu et sur le salaire des travailleurs/récolteurs et également sur les droits du travail dans les pays concernés.
Les chutes non exploitables sont mises au Relais et recyclées par une société qui permet une isolation pour le bâtiment.
J’ai été amené à déchirer des vêtements lorsque que j’étais salariée
Quand je me suis lancée dans l’aventure de l’entreprenariat j’étais déjà sensibilisée sur les invendus et les déchets car sous mon salariat dans une grande chaîne de magasin de vêtement nous devions mes collègues et moi découper, déchirer, rendre invendable le moindre vêtement ou accessoires ayant un défaut même minime avant de le mettre dans les poubelles pour inciter les personnes à ne pas les réutiliser.
Je me sentais impuissante devant ce fléau. Mais j’étais consciente qu’il fallait faire avancer les choses et suivre la direction de la valorisation des déchets, voir minimiser les chutes (qui d’ailleurs est ma première étape dans le traçage et la coupe).
Il faut savoir qu’en 2020, la Fast Fashion continue de polluer à échelle mondiale, les cours d’eau et la terre, de détruire les peu d’emplois locaux qui restent depuis la révolution textile dans les années 1960-70, (sans parler des mois de confinements qui ont poussés à l’achat en ligne des grandes enseignes mais qui génère autant de pollution qu’un magasin) détruit l’habitat des animaux également et tue des millions de personnes due à cette pollution (cancer, malformations).
Le but n’est pas de vous ajouter encore cette charge mentale, non, vous le savez, nous en sommes conscient (je l’espère) aujourd’hui que le but est de réduire à notre échelle notre consommation de vêtement déjà rien qu’en utilisant le circuit de l’occasion, en privilégiant des matières naturelles biologiques ou certifiées, ou bien de favoriser l’achat neuf Made in France qui à énormément d’avantages.
Ensemble nous pouvons réussir, même à petite échelle
Plusieurs marques françaises ont compris l’importance de l’exploitation des chutes plutôt que de les détruire ou de les jeter car ça leur permet de réduire leur coût. Et un gain économique dans une société française c’est primordiale si on veut changer la vision que l’on a du Made in France accessible qu’au CSP+.
Moi même issu de la classe moyenne ouvrière, j’achète et je me dois d’acheter Français ou d’occasion si le budget n’est pas là. Pour moi, c’est un devoir car l’impact est insupportable et je ne veux plus et je ne peux plus cautionner l’achat de vêtement bas de gamme issu de grandes enseignes qui exploitent, polluent et tuent.
C’est une réalité angoissante mais nous devons en prendre conscience pour avancer.
Alors bien sûr, je ne juge personne car chacun fait à sa manière et à son rythme. Pour vous donner un exemple, nous avons commencé avec mon conjoint à réparer, bricoler, donner ce que nous n’avions pas besoin aux plus démunis, trier, ranger, organiser et surtout refuser.
Vous avez le droit de dire NON. Vous avez le droit d’enlever le packaging ou le surplus d’emballages plastiques en caisse pour montrer que vous n’en avez pas besoin.
Je pense que si nous voulons vraiment avancer il nous faut d’abord repenser aux coûts humains et environnementaux avant d’acheter. Il y a aussi la question du besoin qui se pose et auquel les grandes enseignes ont compris qu’il fallait jouer sur cette corde là pour inciter à la vente.
Des sommes faramineuses employés par Nike, par exemple, qui préfère dépenser des millions dans le marketing plutôt que de rémunérer correctement leurs ouvriers du textile.
Donc on créer le besoin à outrance pour inciter à la sur consommation, voilà ce qu’est la Mode aujourd’hui.
Nous voulons une mode plus juste, plus écologique et plus humaine !
La valorisation de nos déchets est une de mes priorités et la priorité des autres TPE,PME ou START-UP françaises car avec ces chutes nous pouvons si besoin, à grande échelle, assurer une inclusion sociale en collaborant avec des établissements de personnes à mobilités réduites, femmes seules ou même pénitencier pour produire le plus « propre » possible en refusant le prix du sang*.
Notre But est simple : Changer la Mode en changeant nos habitudes
*Source informations Nike : https://www.wedressfair.fr/blog/c-est-quoi-la-fast-fashion
*Prix du sang : https://dreamact.eu/fr/blog/article/186/mode-ethique-prix-juste
